Baromètre de la liberté de la presse en 2013
Informer au risque d’être emprisonné ou d’y laisser la vie
Face à l’unilatéralité de certains régimes, les décès de journalistes se succèdent, comme une implacable loi des séries. Alors que dans la vie politique, la valeur courage est présentée comme une qualité nécessaire pour diriger un pays, les journalistes et photographes, témoins vulnérables des répressions, incarnent pleinement ce courage, pour finir souvent en martyrs de l’information.
Actuellement, dans le monde :
154 journalistes emprisonnés, 120 net-citoyens emprisonnés parmi lesquels :
- Abd Qabani, depuis le 8 août 2011
- Firaz Akram Mahmoud, depuis le 5 février 2011
- Ahmed Ben Farhan Al-Alawi, depuis le 26 octobre 2010
- Ahmed Ben Abdelhalim Aboush, depuis le 20 juillet 2010
- Tal Al-Mallouhi, depuis le 27 décembre 2009
Journalistes tués en 2013
- Marcelino Vázquez (Directeur de Radio Sin Fronteras 98.5 FM), au Paraguay, le 6 février

Marcelino Vasquez © Radio Sin Fronteras 98.5 F

© Radio Sin fronteras
Depuis quelques années au Paraguay, les journalistes se croyaient épargnés par le terrorisme. Mais l’assassinat de Marcelino Vasquez, directeur de la radio Sin Fronteras 98.5, révèle au grand jour la fragilité de cette société paraguayenne. Le propriétaire de ce média local d’information, opinion et divertissement a été abattu alors qu’il venait de quitter la radio.
- Mohamed Abd Al-Rahman (Journaliste sportif, Syria News), en Syrie, le 25 janvier
- Mohammed Al-Horani (Correspondant d’Al Jazeera), en Syrie, le 18 janvier
- Yves Debay, (Journaliste, fondateur du magazine Assaut) en Syrie, le 17 janvier

Numéro Hommage © Assaut
Cet ancien militaire était un personnage haut en couleur. Il couvrait les combats entre les rebelles et l’armée de Bachar-Al-Assad lorsqu’il a essuyé un tir de sniper. Né au Congo belge en 1954, il avait longtemps roulé sa bosse dans l’armée belge, puis rhodésienne. Il avait ensuite rangé les armes pour l’objectif. Il débute à la Gazette des armes, poursuit au magazine Raids, et fonde Assaut. Afghanistan, Liban, Ex-Yougoslavie, Irak, Libye, Syrie, il avait souhaité rester au plus près du champ de bataille. Coup du sort, c’est en journaliste qu’il est parti. Respect.
Avec la permission de la rédaction d’Assaut
- Saifur Rehman et Imran Shaikh (Reporter et JRI, Samaa News), au Pakistan, le 10 janvier
- Mohammad Iqbal (Photographe, News Network International), au Pakistan, le 10 janvier
- Suhail Mahmoud Al-Ali (télévision d’état syrienne), en Syrie, le 4 janvier
Journalistes tués en 2012
- Rémi Ochlik (à Homs, Syrie), le 22 février

© IP3 PRESS

Remi Ochlik © Lucas Dolega

R.O en Tunisie © Yoan Vala

R.O au Caire © Agence de Presse Maxppp
Le photographe français et sa consoeur journaliste Marie Colvin, victimes d’un tir d’obus et de roquette, font partie des 13 victimes des bombardements des forces armées syriennes, dans le quartier rebelle de Baba Amr. Fondateur de l’agence IP3 Press en 2005, le photographe avait très tôt fait preuve d’une grande mâturité, défiant les risques, pour immortaliser les faits d’actualité plus ou moins tragiques. Un talent récemment récompensé, avec le 4ème prix world press photo pour Battle for Libya. Avec la permission de l’Agence IP3 Press
- Marie Colvin (à Homs, Syrie), le 22 février

© The Sunday Times

M.Colvin © Handout
Sa bravoure se lisait sur son visage. La perte de son œil gauche, lors d’un reportage au Sri Lanka en 2001 ne l’avait pas empêché de garder un regard avisé sur le monde qui l’entourait. Cette journaliste américaine avait couvert les révolutions tunisienne, égyptienne et libyenne pour CNN. Entrée clandestinement en Syrie pour le journal britannique The Sunday Times, elle meurt à Baba Amr. Ses compagnons d’infortune Edith Bouvier (Le Figaro), William Daniels (Le Figaro Magazine), et Paul Conroy (Photojournaliste indépendant), blessés, auront plus de chances. Elle avait été plusieurs fois distinguée, avec notamment « Le prix courage en journalisme » par La fondation internationale des femmes. With permission of The Times/ NI Syndication
- Hassan Osman Abdi, le 28 janvier, Shabelle Media Network

© Shabelle Media Network

H.O.A © Shabelle Media Network
Diriger un média se résume parfois à une question de vie ou de mort. Après Bashir Nur Gedi en 2007, Mukhtar Mohamed Hirabe en 2009, Hassan Osman Abdi, le directeur du Shabelle Media Network (Somalie) en a fait la fatale expérience. Le journaliste, plus connu sous le nom d’ »Hassan Fantastic », avait condamné la corruption au sein de la « République somalienne ». Tel est le prix de la vie, pour un journaliste, au pays de Shariif Sheekh Axmed, le Président en exercice.
Avec la permission de Shabelle Média Network
- Enenche Godwin Akogwu, le 20 janvier

© Channels tv

E.Akogwu © Channels TV
Correspondant de la chaîne indépendante nigériane Channels TV, Enenche Godwin Akogwu voulait interviewer les victimes des attentats suicides de Kano (Nord du pays), perpétrés le 20 janvier 2012 par le secte islamiste Boko Haram, lorsqu’il a essuyé des tirs non identifiés, devant le commissariat central de police de Farm.
Avec la permission de Channels TV
- Gilles Jacquier, le 11 janvier

G.J (photo personnelle) / Accord de C Poiron

© France 2

© France 2
Il s’agit du premier journaliste étranger mort en Syrie depuis le début de la rébellion. Le 11 janvier, alors qu’il se trouvait à Homs, (bastion de l’opposition à Bachar El Asad), dans le cadre d’un reportage autorisé par le régime syrien, il est touché par un obus de mortier et meurt sur le coup. A qui attribuer la responsabilité de ce décès ? Armée syrienne libre ou crime d’Etat ? Les téléspectateurs de l’émission Envoyé Spécial avaient l’habitude d’écouter les témoignages de ce Grand Reporter. De part son expérience sur les zones de conflit (Irak, Afghanistan, Kosovo, Proche-Orient…), il était le témoin permanent de la détresse humaine. L’homme laisse orphelin toute une communauté de journalistes. Une pensée pour sa compagne Caroline Poiron et ses enfants.
WordPress:
J’aime chargement…